Plantes et papillons à Angers Terra Botanica : un tremplin pour l’usage des végétaux
Le parc angevin du végétal et de la biodiversité croise règne végétal et règne animal dans sa nouvelle galerie de papillons indigènes. Il entend aussi exploiter davantage les espaces semi-naturels du site.
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Après avoir conquis une rentabilité commerciale (554 000 visiteurs en 2023), le parc Terra Botanica d’Angers (49) intensifie sa mission initiale de sensibilisation à la nature et au paysage en s’appuyant sur les évolutions sociétales.
La biodiversité a remplacé l’environnement et les particuliers se sont approprié les préoccupations de la filière de production et des espaces verts (climat, eau).
Les animations de médiation (« Jardinier futé » en avril, « Biodiversité » en mai…) ont permis de conseiller sur le choix de la palette végétale et l’entretien des jardins. Les professionnels ne peuvent que tirer parti de ce relais de sensibilisation pour les comportements d’achat et l’acceptation d’une végétation plus naturelle.
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Favoriser les interactions
La « galerie des papillons » se veut un lieu exemplaire. Le cycle de vie de ces insectes est présenté au sein d’un assortiment optimum de végétaux constitués de plantes hôtes (pour la ponte) et de plantes nectarifères (nourricières). Les plantes hôtes (de préférence aux feuilles longues) sont spécifiques à certaines espèces. Elles sont étiquetées, tout comme les plantes nectarifères, et côtoient des abreuvoirs. 80 % sont des vivaces et 20 % des annuelles et bisannuelles, choisies pour proposer différentes strates.
« Les papillons sont l’étendard de la bonne santé de la nature. Notre message sur leur disparition est l’occasion d’expliquer comment la mode paysagère très minérale a aseptisé le jardin. On y a perdu le lien avec la biodiversité, informe AlainBaumont, chef d’équipe paysage et « capacitaire »* papillon. Maintenir quelques végétaux sauvages pour attirer les insectes dans les espaces ouverts s‘inscrit dans notre action du “mois sans tonte” (voir ici : "Tonte à l’arrêt en mai, s’inspirer de l’étranger"). Il faut accepter des gestes de “non-jardinage”, on a oublié combien la végétation spontanée est bénéfique. »
Ce nouvel espace est clos par une toile ajourée pour la dynamique démonstrative car, chaque semaine, des chrysalides d’espèces endémiques des pays de Loire sont réapprovisionnées par le fournisseur, un spécialiste national. Mais son intérêt est bien d’enseigner comment recréer des corridors de végétation en milieu urbain à travers les jardins de particuliers et de s’inscrire dans une démarche de végétalisation urbaine.
Le bestiaire de Terra Botanica s’est enrichi en juin avec l’ouverture de « la clairière aux animaux », un espace de 5 000 m2 imaginé comme un refuge pour animaux sauvages et domestiques (animaux de la ferme, hérissons, chauve-souris…) entre sous-bois et prairies.
Semer des idées et comprendre
« L’ambition essentielle est de semer des idées, revendique Florian Niatel, responsable du département médiation. En avril, les enfants ont réalisé des semis dans les interstices de béton en s’inspirant des installations des années précédentes par nos jardiniers. Il est pertinent de passer par leur relais pour sensibiliser les parents à ne pas désherber en bordure minérale, à favoriser le fleurissement. Cette action du mois thématique “Jardinier futé” est complétée par une animation permanente avec des bombes à graines fabriquées dans du papier journal. »
Autre mise en valeur durant avril, dans le « jardin sans eau » créé en 2020 : les médiateurs ont expliqué le choix des végétaux, notamment des plantes couvre-sol comme le thym traçant, et souligné l’importance d’un enracinement optimal à la plantation.
Observer, attirer et accueillir : le relais de la pollinisation
Durant le mois thématique de mai sur la biodiversité, Ludovic Cauchard, conseiller et formateur en apiculture et pollinisation de la société Apipol (49), a animé des rencontres sur les abeilles solitaires trop peu connues pour leur rôle de pollinisatrices des cultures. Grâce à son choix raisonné de végétaux, « le jardin sans eau » de Terra Botanica fonctionne comme un véritable zoo pour pas moins de 450 espèces d’abeilles solitaires des Pays de la Loire. Le public était invité à observer, et plus tard à attirer et accueillir dans son propre jardin, ces discrètes abeilles en y installant le gîte et le couvert. Pour éviter la disparition de ces solitaires, Apipol fait des propositions d’aménagement. Ainsi les osmies (encore appelées abeilles maçonnes) ont besoin de nourriture à la mi-mars et apprécient les Salicacées et les Rosacées ainsi que les tubes des sureaux.
Le lauréat du concours AGreenStartup de Végépolys Valley décline également un programme Beeappi pour l’arboriculture fruitière…
*Détenteur d’un certificat de capacité animalier.
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